Pourquoi le cinéma s'agite


 
En haut : Depardieu © Satchel Philibert

En bas : through-a-glass-drunkenly © reason.com 



Pourquoi le cinéma s'agite

MEDIAPART | 10.01.2013
Propos d'Olivier Alexandre, sociologue, recueillis par Joseph Confavreux



Le cinéma français est vent debout après la tribune, publiée dans Le Monde, du distributeur et producteur Vincent Maraval, fondateur de la société de distribution de films Wild Bunch. Un texte qui, en substance, accuse les acteurs français d‘être trop payés dans leur ensemble – grâce à de l’argent public –, alors que la rentabilité des films se limiterait à leurs résultats en salle. Depuis Dany Boon, Philippe Lioret, Jean-Michel Frodon, Michel Toubiana, Jérôme Clément, Eric Garandeau, président du CNC (Centre national du cinéma)... lui ont répondu.

Mais, en amont de la polémique, il y a une question posée au cinéma français sur son mode de financement, aussi complexe qu’original. Il a permis, pendant longtemps, de maintenir une cinématographie riche, alors que des pans entiers du cinéma européen s’effondraient ou se métamorphosaient. Mais s’il est défendable d’un point de vue politique et culturel, certains le jugent à bout de souffle d’un point de vue économique, en regard des évolutions industrielles et technologiques. 




Olivier Alexandre est sociologue. Il vient de soutenir une thèse à l’EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales) sur le cinéma français de 1981 à nos jours. Il enseigne à l’Université d’Avignon et décrypte pour Mediapart les enjeux du système de financement sur lequel est construit le cinéma français.