Débordements


Pourquoi 
enregistrer 
l’Apocalypse ?
Le lézard dans le tableau : Nowhere, Gregg Araki, 1997
mercredi 30 mai 2012par Arnaud Widendaële, revueDébordements








« Le mot "apocalypse" est la transcription d’un terme grec signifiant : révélation ; toute apocalypse suppose donc révélation faite par Dieu aux hommes de choses cachées et connues de lui seul, spécialement de choses concernant l’avenir.  »


Nowhere (1997), dernier volet de la Teen Apocalypse Trilogy de Gregg Araki, est sans doute celui qui réunit le plus de références apocalyptiques directes. Araki n’adapte pas, cependant, un texte précis dont il aurait respecté la structure narrative et les personnages. Certains éléments sont manifestement empruntés à l’Apocalypse de saint Jean, mais il serait abusif de voir le film comme son illustration cryptée. Les allusions à une mystérieuse secte cambodgienne, aux enlèvements extraterrestres ou encore à la menace du nucléaire peuvent, en effet, difficilement se rattacher au dogme chrétien. Nowhere ne remploie que certains thèmes (la luxure, la rédemption, la destruction du monde, les révélations etc.) et protagonistes (le faux prophète, la Bête, l’élu, un Ange ? etc.) extraits du Nouveau Testament afin de construire un récit original et personnel, indissociablement lié aux années 1990.